Cœur brisé, Golden, Karma, Ninki Nanka pour ne citer que ceux-là, la liste est loin d’être exhaustive…Pas de panique nous n’allons pas poser un débat sur les contenus conventionnels ou pas des séries sénégalaises. C’est plutôt le côté économique qui nous intéresse car, force est de constater que ces entrepreneurs ont révolutionné et modernisé le cinéma local. La grande fierté est que ces séries sont conçues par des sénégalais, pour les sénégalais, accessibles dans tout le pays et même au-delà de nos frontières. Nous pensons que ce sont des experts dans leur domaine qui ont su  adapter leur activité au contexte local, et ça marche : il faut juste voir le nombre de « vu » par épisode (le calcul est vite fait), mais aussi les sponsors qui arrivent de plus en plus (et ils ont bien raison), pas de magouille possible car la véracité des informations sur l’audience est disponible directement sur les plateformes digitaux. C’est tout un système où tout le monde y gagne : l’équipe d’entrepreneur, les acteurs, les spectateurs et les supports …Pourtant ce n’était pas gagné, car il y’a 10 ans, les séries les plus suivies étaient toutes d’origine latino ou indienne, le défi est maintenant relevé !

Bon les séries sénégalaises étaient juste un exemple des différentes opportunités qui existent sur le marché sénégalais, et il y’en a tellement…Prenons l’exemple de la production de lait (liquide) et la transformation des produits laitiers : une grande partie de ce que nous consommons est importée alors que nous avons largement ce qu’il faut en élevage pour en produire nous-même et en vendre à des prix très accessibles. Pareil pour le pain, combien de baguettes sont vendues par jour à Dakar et dans les régions ? Pourquoi sont-elles toutes à base de blé alors qu’il existe d’autres variétés avec des produits beaucoup plus accessibles comme le maïs, le mil, les céréales ? Les matières premières nécessaires sont disponibles auprès de nos éleveurs et agriculteurs qui pourront quant à eux, écouler beaucoup plus facilement leurs produits et semences.

Les chaussures 100% cuirs fabriquées à la main à Ngaye Mbékhé peuvent être une source intarissable de revenu aussi bien sur le plan international que local. Pareil pour les jus locaux, la matière première est disponible et plus qu’accessible, c’est un secteur extrêmement porteur car la consommation est très récurrente, il y’a à faire avec un peu de créativité et d’adaptation. Nous pourrions continuer à citer des exemples similaires dans d’autres secteurs tout aussi porteurs, mais nous devons prendre en compte le temps de lecture qui ne doit pas dépasser 2 minutes, les journées sont très courtes, lol !  Toutefois, il nous est impossible de terminer cet article sans parler des tiak tiak et djakarta, il y’a certes pas plus anarchique qu’eux nous somme d’accord, mais ces jeunes sont sans aucun doute plus efficaces que tous les sites de vente en ligne réunis dans le sens où la commande est presque livrée en temps réel et à moindre coût; nos étudiants, experts et spécialistes en transports ont certainement perçu que de très bonnes affaires peuvent se faire dans ce secteur.

Pour finir, l’état a certes une part de responsabilité sur les financements, formations et accompagnements de nos projets, c’est indéniable ; nous n’irons pas plus loin parce que la politique n’est pas notre vocation. Les responsabilités ne sont-elles pas partagées si nous prenons l’exemple des producteurs cinématographiques expliqué un peu plus haut qui ont débuté avec leur propre moyen ? Ceci pour dire qu’avec un peu de créativité, de rigueur, de discipline, et surtout de patience, il est bien possible de faire des affaires au Sénégal, d’autant plus que nous avons ce qu’il faut en termes de ressources humaines. Il faut oser entreprendre, chacun dans son domaine d’expertise et sa passion bien sur, de petits systèmes se forment autour avec le temps, c’est ce qui fait une économie. En tout cas, nous Aya Immosn pouvons affirmer avec la plus grande conviction, que notre Sénégal est une niche, une niche qui doit être exploitée par les sénégalais et pour les sénégalais.